Les moyens de paiement sont divers et variés et il est parfois difficile de savoir lesquels un commerçant ou un professionnel est tenu d’accepter. Cet article a pour objectif d’éclaircir cette question en passant en revue les principaux modes de règlement : cartes bancaires, chèques et espèces.
1. Les obligations légales concernant les moyens de paiement
En France, il n’existe pas de règle unique et absolue concernant les moyens de paiement que doit accepter un commerçant. En effet, le choix des modes de règlement relève en grande partie de la liberté contractuelle entre le professionnel et son client. Toutefois, certaines dispositions légales encadrent cette liberté.
Selon l’article L112-1 du Code monétaire et financier, l’euro est la seule monnaie ayant cours légal en France. Cela signifie que tous les professionnels sont tenus d’accepter les paiements en euros, quelle que soit la forme (billets, pièces).
Le même code prévoit également que les billets et les pièces émis par la Banque centrale européenne ont cours légal, ce qui implique une obligation pour le professionnel d’accepter ces moyens de paiement.
2. Les cartes bancaires
Concernant les cartes bancaires, il n’existe pas d’obligation légale pour un commerçant de les accepter. Toutefois, la plupart des professionnels choisissent de proposer ce mode de paiement en raison de sa praticité et de sa popularité auprès des clients.
Dans le cas où un commerçant accepte les cartes bancaires, il doit respecter certaines conditions. Par exemple, il ne peut pas imposer un montant minimum pour les paiements par carte et doit afficher clairement les logos des cartes acceptées dans son établissement.
3. Les chèques
Le chèque est un autre moyen de paiement couramment utilisé en France. Cependant, là encore, il n’y a pas d’obligation légale pour un commerçant d’accepter ce mode de règlement.
Néanmoins, si un professionnel décide d’accepter les chèques, il doit respecter certaines obligations. Ainsi, le chèque doit être présenté avec une pièce d’identité et le commerçant ne peut exiger qu’il soit libellé à l’ordre d’une personne précise. De plus, il est interdit au commerçant de facturer des frais supplémentaires pour l’utilisation du chèque comme moyen de paiement.
4. Les espèces
L’espèce, sous forme de billets et pièces, est le moyen de paiement ayant cours légal en France. En principe, tout professionnel est donc tenu d’accepter les paiements en espèces.
Cependant, il existe certaines limitations à cette obligation. Ainsi, un commerçant peut refuser un paiement en espèces s’il estime que les billets ou pièces présentés sont contrefaits ou si le montant à régler est trop élevé par rapport au nombre de pièces utilisées (article L112-6 du Code monétaire et financier).
De plus, la loi prévoit une limite au paiement en espèces pour les transactions entre professionnels et particuliers : depuis 2015, cette limite est fixée à 1 000 euros (article D112-3 du Code monétaire et financier).
5. Les autres moyens de paiement
Outre les cartes bancaires, chèques et espèces, d’autres moyens de paiement existent, tels que les virements bancaires, les prélèvements automatiques ou encore les paiements par téléphone mobile. Là encore, le choix d’accepter ou non ces modes de règlement relève de la liberté contractuelle entre le professionnel et son client.
Cependant, il convient de noter que ces moyens de paiement sont généralement moins utilisés que les trois précédemment cités et que leur acceptation par les commerçants reste moins répandue.
6. Les conséquences du refus d’un moyen de paiement
En cas de refus d’un moyen de paiement légal par un professionnel, le client peut saisir la Direction générale de la concurrence, de la consommation et de la répression des fraudes (DGCCRF), qui pourra sanctionner le professionnel fautif.
Il est donc essentiel pour les commerçants de bien connaître leurs obligations en matière d’acceptation des moyens de paiement et de les respecter, afin d’éviter tout litige avec leurs clients ou toute sanction administrative.
En conclusion, si les commerçants ne sont pas tenus d’accepter tous les moyens de paiement, ils doivent néanmoins respecter certaines obligations légales, notamment en ce qui concerne l’acceptation des paiements en euros, sous forme d’espèces. Pour les autres modes de règlement (cartes bancaires, chèques), il appartient au professionnel de décider librement s’il souhaite les accepter ou non, tout en veillant à respecter les conditions imposées par la loi le cas échéant.