Le monde du travail constitue un environnement complexe pour les personnes malentendantes. Face aux défis de la communication et de l’accessibilité, il est essentiel de connaître et de faire valoir les droits qui leur sont spécifiquement accordés. Cet article se propose de vous éclairer sur ces droits, leurs fondements juridiques et leurs implications pratiques.
Législation en vigueur et principes généraux
En France, la législation relative aux personnes en situation de handicap, dont les malentendants font partie, est principalement encadrée par la loi du 11 février 2005 pour l’égalité des droits et des chances, la participation et la citoyenneté des personnes handicapées. Cette loi pose le principe d’une obligation d’emploi pour les entreprises d’au moins 20 salariés, qui doivent compter au minimum 6 % de travailleurs handicapés dans leur effectif.
Par ailleurs, le Code du travail prévoit des dispositions spécifiques concernant la non-discrimination à l’embauche (article L. 1132-1) et l’aménagement raisonnable des postes (article L. 5213-6). Les employeurs ont donc l’obligation de prendre en compte les besoins spécifiques des personnes malentendantes afin d’assurer leur égalité de traitement avec les autres salariés.
Droit à l’accessibilité et à la compensation des handicaps
Le droit à l’accessibilité est un principe fondamental pour les personnes malentendantes. Il implique la mise en place d’aménagements spécifiques permettant de compenser les limitations fonctionnelles liées à la surdité. Ces aménagements peuvent concerner aussi bien les locaux que les équipements, les outils informatiques ou encore les moyens de communication.
La loi du 11 février 2005 prévoit notamment que l’employeur doit engager des démarches pour adapter le poste de travail aux besoins du salarié handicapé (article L. 5213-6 du Code du travail). Cette obligation s’applique dès la phase de recrutement et tout au long de la relation de travail, lors des formations, des évolutions professionnelles ou encore des mutations internes.
Droit à la formation et à l’évolution professionnelle
Les personnes malentendantes ont également droit à une égalité d’accès à la formation professionnelle. Les employeurs sont tenus d’organiser des formations adaptées aux besoins spécifiques de ces salariés, en prenant en compte leurs limitations fonctionnelles et les moyens nécessaires pour y pallier (interprètes en langue des signes, boucles magnétiques, etc.).
En outre, les personnes malentendantes ne doivent pas être discriminées dans leur évolution professionnelle. Elles doivent bénéficier des mêmes opportunités d’avancement, de promotion ou de mobilité interne que les autres salariés. Les employeurs ont également l’obligation d’informer les salariés malentendants des possibilités d’évolution professionnelle et de les accompagner dans leur projet.
Protection contre la discrimination et le harcèlement
Enfin, les personnes malentendantes bénéficient d’une protection spécifique contre la discrimination et le harcèlement, tant au niveau du recrutement que durant l’exercice de leur activité professionnelle. Les employeurs doivent veiller à ce que ces salariés ne soient pas discriminés en raison de leur handicap, notamment en termes de rémunération, d’accès aux avantages sociaux ou encore de conditions de travail.
De plus, la législation française protège les salariés contre le harcèlement moral (article L. 1152-1 du Code du travail) et le harcèlement sexuel (article L. 1153-1). Les employeurs ont donc l’obligation de prévenir ces comportements et d’intervenir en cas d’atteinte à la dignité ou à l’intégrité physique ou psychologique des personnes malentendantes.
Le respect des droits des personnes malentendantes au travail est un enjeu majeur pour garantir leur inclusion et leur épanouissement professionnel. Il incombe aux employeurs de mettre en œuvre les mesures nécessaires pour assurer l’égalité de traitement entre tous les salariés et promouvoir une culture d’entreprise respectueuse des différences.